Masterclass Anne Berest à la maison de la poésie le 15 novembre 2025

Aleph-Écriture organise à La Maison de la Poésie une Masterclass avec Anne Berest, le samedi 15 novembre 2025. Il y sera question de son dernier livre « Finistère » paru en août dernier aux éditions Albin Michel mais aussi de la façon dont, depuis quelques années, elle construit son œuvre autour de l’histoire familiale.

C’est en écrivant, avec sa sœur Claire, l’histoire de leur arrière-grand-mère, Gabriële, qu’Anne Berest a vécu une épiphanie : « En retraçant la vie de mes ancêtres, j’ai trouvé mon pays d’écriture », qu’elle a su que son grand projet littéraire serait de faire œuvre à partir de son arbre généalogique.

Après Gabriële et la carte postale, des « romans vrais » sur sa branche maternelle, elle s’est penchée, avec Finistère, sur sa branche paternelle, une lignée de trois hommes fidèles à leurs origines mais adeptes de la bifurcation. Une lignée d’hommes engagés dans l’action, qui s’inscrivent dans l’Histoire de la Bretagne et dans celle de la France. Fresque historique, sociologique et géographique, Finistère est aussi l’histoire de la relation d’un père taiseux et de sa fille qui aimerait tant que les mots soient dits.

Extrait de Finistère (P. 350) :

« Après un certain tournant de la route, avant Saint-Pol-de-Léon, les flèches de granit du Kreisker et de la cathédrale nous apparaissaient, se détachant dans le ciel. Une émotion presque douloureuse me saisissait alors, inexplicable. C’était là, dans ce creux de Bretagne, entre un ciel bas et une terre sableuse, que se nichait quelque chose que je ne comprenais pas mais que je sentais remuer en moi. Comme si ce paysage me contenait toute entière.

Je n’avais pas grandi sur cette terre, pourtant, pendant quelques secondes, j’appartenais à ce paysage austère, sans aucun doute, j’en étais la fille. Et ma gorge se serrait dès que j’y pénétrais, d’une atroce mélancolie enfantine, je revenais au bercail, j’étais de ce lieu bien plus que de tout autre, je le connaissais depuis longtemps, comme cela arrive parfois en voyage, même dans les endroits que l’on découvre. Les bruits anciens des halles nouvelles, les pas des Johnnies, les récitations en latin des collégiens, et même l’étendue bleu et vert des champs d’artichauts, avaient laissé en moi leurs vestiges. »

Anne Berest a eu et a encore plusieurs vies d’écriture : rédactrice en chef d’une revue de Théâtre, adaptatrice de livre pour la scène, scénariste de films et de séries, elle a également été pendant plusieurs années, « biographe pour inconnus ».

A l’articulation de ses premières publications qui étaient de « pures fictions » et de ses romans familiaux, il y a Sagan 1954, le récit d’une année dans la vie de Françoise Sagan – celle de la sortie de Bonjour Tristesse – conjugué au récit de la vie de l’autrice, le temps de l’écriture.

Aujourd’hui romancière du réel, de l’Histoire et de l’histoire familiale, Anne Berest dit que lorsqu’elle écrit, elle n’écrit pas seule. Qui sont ces « autres » qui l’accompagnent ? Que met-elle dans son laboratoire d’écriture qui lui permette de raconter simplement des vies complexes ?   Quels sont ses « outils » d’écrivaine ? C’est ce que nous nous attacherons à découvrir au cours de cette masterclass.

Michèle Cléach

A lire :

Finistère, Albin Michel, 2025
La carte Postale, Grasset, 2021 (Le Livre de Poche, 2022)
Gabriële, Stock, 2017 (Le Livre de Poche, 2018)
Sagan 1954, Stock, 2014 (Le Livre de Poche, 2015)

S’inscrire à la masterclass, directement sur le site de la maison de la poésie.

S’inscrire à notre atelier « Écrire autour d’un livre,  à partir de Finistère d’Anne Berest », animé par Stéphanie Bara le jeudi 18 décembre en soirée via Teams.

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