Cet été, les formateurs d’Aleph vous proposent leur conseil de lectures. Aujourd’hui, le choix de Martine Paulais, également éditrice de L’Ourse brune.
« Fourmis sans ombre » (anthologie), éd. Phébus-Libretto
Cet été encore je relirai « Fourmis sans ombre » de Maurice Coyaud : il y évoque les haïku, ces petits tableaux en trois lignes, instants d’émotion qui traversent le temps grâce aux nommés Bâsho, Issa, Shiki… « Qui veut trop dire ne dit rien » commente l’auteur, suggérant ce qui fait l’essence même du haïku et résonne, ô combien, en écho à ma pratique de nouvelliste et d’animatrice.
N’est-ce pas en effet ce « trop dire » que l’on traque quand on s’essaie à écrire une nouvelle ? Les haïkistes ont porté au sommet l’art de dire beaucoup en un minimum de mots. Comment alors ne pas conseiller à qui veut s’exercer à l’art de la nouvelle de lire des haïkus, d’en écrire à son tour, de se frotter à la suggestion d’un moment ténu, d’un paysage, d’une émotion en se pliant à cette contrainte en trois vers ? Il y a là la meilleure école qui soit, celle qui hisse la pratique de « l’art du blanc » à une manière d’être et de ressentir le monde.
« Prières pour la pluie
Touchez le ciel
Tambours battants »
(Shiki)
Martine Paulais
Prochain atelier : Préparer un concours de nouvelles les 4-5 octobre à Paris
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