Vos textes à partir de « Rester debout » de Lydie Salvayre

Existe t-il d’autres façons de livrer nos mots pour dire ce que jamais nous pourrions dire autrement ? Vous avez confirmé que l’écriture épistolaire reste à ce jour irremplaçable.
Merci à toutes et tous de vous être risqués avec autant de sincérité à cet « exercice » d’un autre siècle.

Cher Monsieur Prévert : Laurence Dautheville

Je retourne depuis un moment la façon dont je vais m’adresser à vous. Je choisis la plus simple à mon goût, car c’est toujours avec un plaisir renouvelé que je lis et relis votre recueil « Paroles ». La magie opère quelque soit la page à laquelle s’ouvre le livre, page 89 au hasard, « Familiale », les deux premières phrases de ce poème me bouleversent toujours autant.

Sandrine Drappier Ferry : Lettre au Poète des Broutilles

Je vous ai rencontré par hasard sur le dos des mouettes dans la forêt déchirée. Vous m’avez dit « ici, ça va » et comme cela n’allait pas très bien dans ma vie à moi, que j’étais une sorte de Joseph au féminin, ni une, ni deux, j’ai enfilé mon petit linge intime du ciel et je vous ai dévoré pendant sept heures trente.

Virginia Cruz : Chère Audur

Comment vous ai-je découverte? J’ai été attirée par la couverture rose graphique de “L’embellie” aux éditions Zulma. Je l’ai ouvert et ne l’ai lâché qu’au dernier caractère, ce petit point noir qui aurait pu être la trace d’une larme, de joie et de tristesse. La fin d’un voyage plein de tendresse.

Marie Lafourcade : Le temps des souvenirs

J’aurais tant aimé vous rencontrer. Moi la modeste lectrice devenue orpheline des émotions au fil des mots. Je ne me doutais pas que Changer l’eau des fleurs s’infiltrerait au plus profond de mon corps.

Maly Lagarde-Larrieu : Fan

Ton premier concert ? J’ai donné mon sang pour avoir la place. Oui. Vraiment. Tu n’étais pas encore connu et ton spectacle était offert en échange d’une piqûre. C’est peut-être ce qui a créé entre nous ce lien de chair. Tu ne l’as jamais su.

Lettres à Proust : Christian Galiana, Michel Capdupuy

Longtemps, je me suis couché de bonne heure ! Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre, Marcel que tu te sois couché de bonne heure ! Tu crois qu’avec une intro pareille, ça va donner au lecteur l’envie de s’en taper 2400 pages ?

Christiane Leydet : « En avoir ou pas »

Cher auteur, ma vieille tête de mule,

Ainsi, malgré mes craintes, mon souci constant de vous, vous persistez, vous vous entêtez, et signez de nouveau, sourd à mes conseils, ma brûlante amitié, durcissant ici le trait, ailleurs piétinant l’évidence, fou d’impatience, pris à votre propre jeu

Monique Bertaut : L’entendement des choses

Je voudrais respirer. Ton livre me brûle les doigts, pourtant j’aimerais tant ne pas l’avoir terminé. Ouvert sur ma table, il me retient, hypnotisée. Je me demande qui je suis