Virginia Cruz : Chère Audur

En réponse à la proposition d’écriture d’Arlette Mondon-Neycensas, vous nous avez envoyé votre lettre d’admiration à un écrivain. Voici le texte de Virginia Cruz.

Chère Audur,

Que vais-je bien pouvoir vous dire ?

J’ai l’impression d’être dans la queue d’une séance de dédicaces. « J’adore ce que vous faites. » Non, bateau. Et pourtant…

Comment vous ai-je découverte? J’ai été attirée par la couverture rose graphique de “L’embellie” aux éditions Zulma. Je l’ai ouvert et ne l’ai lâché qu’au dernier caractère, ce petit point noir qui aurait pu être la trace d’une larme, de joie et de tristesse. La fin d’un voyage plein de tendresse.

En manque, j’étais allée en librairie chercher ma dose : “Rosa Candida”, un chef d’œuvre » m’avait dit le libraire. « Et celui-ci? » en montrant celui dont je sortais bouleversée.  « Oh je vous le déconseille ! » La douche froide. Mais quelle promesse pour cet autre livre! Eh bien… pas accroché.

Un livre, c’est comme un mur d’escalade. Il y a une première petite grotte où l’on s’assoit. Puis on suit les anfractuosités de la roche. Chaque ligne nous fait grimper. Chaque chapitre est une petite halte. Parfois le style est rugueux, parfois les longues phrases nous font progresser ou faire du sur place. On avance ainsi, plus ou moins vite, selon l’excitation de la découverte du sommet, mais aussi selon son matériel d’escalade. Le mien ne devait pas être adapté à cette montagne. “L’embellie”, elle, était entrée en résonance avec moi, jusqu’au dernier petit point noir, ce dernier petit grain de beauté.

Depuis, je cherche encore cette impression dans vos livres.

Merci.

J’attends avec impatience le prochain.

Virginia