Myriam Melgo Mas – Visite au père
Je m’approche de toi. Tu me sens, me devine. Je pose un baiser délicat, pudique et inconcevable sur ton front en évitant cette tâche de vieillesse qui s’est agrandie depuis la dernière fois. Tes vêtements sont propres, tu dirais, frais. Je m’approche de toi, t’embrasse et m’assieds sur le fauteuil.
Florence Rampon – Tribu
Tous les samedis soir, les adultes entraient dans la danse des mots plus hauts que ceux des autres. Je crois que ça a vaguement à voir avec la sensation d’exister.
Virginie Lagrée – La moussaka
Délicieuse Viviane. Comme la fée. Elle a eu le don de subtiliser à ma mère son mari et du même coup de baguette, a jeté un mauvais sort à mon enfance.
Luce Rico – L’Intruse
Les photos d’un diaporama affichaient leurs mines réjouies, lors d’événements des plus traditionnels, mariages, pique-niques,
Monique Bertaut – Autour du pot
J’avale une gorgée de café pour me calmer. Je regarde tour à tour ces visages d’anges au regard qui ne cède rien, le petit sourire en coin de mon fils. Une biscotte craque, rompt le silence.
Isabelle Vilain : Nouvel An
Le grand rassemblement se tenait l’après-midi chez ma grand-mère. Elle mourut. Les instances familiales décidèrent que la concentration aurait dorénavant lieu chez une de ses lointaines cousines, que je n’avais vue de ma vie.
Jocelyne Lisiecki – Le retour de papa
J’avais déjà entendu dire que certains jours sont à marquer d’une pierre blanche, j’allais alors dans le jardin à la recherche de cette pierre que je vins déposer sur la cheminée à coté de la photo, ma mère me questionna mais mon vocabulaire insuffisant ne lui permit pas de comprendre le sens de mon acte.
Adeline Lamberbourg – La réunion de rentrée
En réponse à la proposition d’écriture de Laurence Faure à partir de « Premier Sang » d’Amélie Nothomb, nous avons sélectionné 8 textes parmi ceux des participants. Voici celui d’Adeline Lamberbourg. La réunion de rentrée « Bonjour ! » lancé-je à la cantonade. Pas de réaction ; mon bonjour tombe par terre, trente centimètres devant mes pieds. Je progresse vers […]