À la rentrée, poursuivons ensemble « La fabrique d’écriture », ce cycle de rencontres animé par Isabelle Rossignol, où l’on plonge dans le travail concret des auteurs, dans leur atelier personnel d’écriture, dans leurs secrets de fabrique. Notez sur votre agenda le mercredi 24 septembre, de 19 heures à 20 heures 30.
Rencontre avec Marie-Hélène Lafon, autour de son livre Cézanne. Des toits rouges sur la mer bleue, éditions Flammarion.
Faut-il encore présenter Marie-Hélène Lafon, elle qui a reçu le prix Renaudot en 2020 pour son roman Histoire du fils ? Elle qui compte surtout parmi les auteurs français qui marquent la littérature actuelle par sa langue inimitable, dont elle aime dire qu’elle la travaille au corps-à-corps. « Car un texte se respire, indique-t-elle, et l’écriture monte des entrailles. C’est une affaire d’empoignade. »
Un texte se respire
En plus du corps, elle travaille avec la terre, écrivant, dit-elle encore, « comme on laboure », consciencieusement, patiemment, laborieusement. Issue d’une famille de paysans du Cantal, Marie-Hélène Lafon n’a donc jamais renié ses origines. Non seulement la terre est son outil mais tous ses romans ou presque se situent dans son Cantal natal, dans ses terres, dans sa terre.
Elle en extrait des vies, des personnages. Elle explore ce que cette terre a construit de destins silencieux. Elle traduit en quelque sorte le silence, en montre la profondeur, parfois la beauté, parfois le drame, toujours la complexité. Comme le photographe Raymond Depardon scrute le monde paysan avec l’image, elle le fait avec l’écriture. Ne s’intéresse bien sûr ni aux riches ni aux grands. Elle va vers ceux que l’on ne voit pas, à qui elle donne une place.
Si son univers d’origine est son terreau, elle ne verse pour autant ni dans l’autobiographie ni dans l’autofiction. Toujours, elle se tourne vers le dehors et écrit en romancière.
L’ensemble de son œuvre est publiée aux éditions Buchet-Chastel. Seuls ses deux derniers livres font exception : Cézanne. Des toits rouges sur la mer bleue aux éditions Flammarion et Vie de Gilles aux éditions du Chemin de fer. Est-ce à dire que Marie-Hélène Lafon est en train de changer de voie ? Puisque la rencontre portera sur l’un de ces derniers livres, nous pourrons le lui demander.
Enseignante de français, grec et latin, d’où son amour immodéré pour la langue classique, Marie-Hélène Lafon poursuit sa carrière de professeure. Simple et généreuse, elle sait donner dans la vie comme dans ses livres. Et elle nous donnera, je n’en ai aucun doute, le meilleur d’elle-même lors de cette rencontre.
Isabelle Rossignol
Retrouvez deux précédents articles sur un de ses ouvrages jeunesse : « Mon coeur gros« , éditions Talents Hauts. Son dernier ouvrage de littérature générale : »Chambre 152″, éditions Le Panseur
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