Marie-Françoise Thiercelin : Cache-cache

En réponse à la proposition d’écriture d’Arlette Mondon-Neycensas, vous nous avez envoyé votre lettre d’admiration à l’écrivain que vous aimez. Voici le texte de Marie-Françoise Thiercelin.

Cache-cache

Chère Fred,

Mais comment diable faites-vous pour nous harponner à chaque enquête de ce brumeux commissaire Adamsberg à la tête pleine de pelletées de nuages ?

Chaque intrigue est si sophistiquée, documentée au plus juste au plan historique ou scientifique, chaque lieu si bien suggéré qu’il s’agisse d’un froid village islandais, d’un coin de campagne du Sud de France ou d’un bocage normand touffu.

Tout baigne dans une ambiance au réalisme rassurant, tendant des perches faciles à attraper.

Et puis là, ce tourmenté un peu « hors sol », perdu dans les noms de ses collaborateurs, au parcours sentimental chaotique nous embarque dans ses promenades sans but le long des quais de Seine, ses raisonnements tortueux sans que nous opposions la moindre résistance ; au plus profond de la nuit nous guettons l’illumination finale, mille fois entrevue, toujours repoussée, chaque fois plus haletants et perplexes, ne lâchant pas le morceau nous aussi.

D’un opus à l’autre, nous tentons de suivre le mode d’emploi de cette équipe, devenue si familière que, même portée sur le petit écran, nous la pensons déjà connue, comme un proche voisin et nous voilà encore surpris par un nouveau rouage, une fêlure mise à jour, un rebondissement de derrière les fagots.

Jusqu’à votre prénom qui vous révèle si peu et fait partie de l’intrigue : vous êtes décidemment aussi impitoyable qu’insaisissable et dans cette fuite en avant nous ne pouvons que guetter la prochaine parution.

Une lectrice addict