En déambulant devant une galerie de portraits dans un musée, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer la vie des personnages, dit Camille Berta, comme lorsque je prends le métro : »quand j’ai le temps, je prends des notes pour les emporter avec moi ».
Dans l’atelier d’écriture, j’aime partager ces images issues de collections de différentes époques que j’ai collectées lors de mes flâneries. Il y a un petit portrait que David Hockey a fait de sa mère que j’affectionne particulièrement. Cette lithographie fait partie de la collection de la Tate Modern à Londres, mais je pense l’avoir vue pour la première fois dans une exposition à Bruxelles. Elle est régulièrement choisie comme point de départ pour écrire. Elle prend alors vie à travers les mots de celui ou celle qui a posé son regard sur elle.
Quand on observe un des autoportraits d’Eugène Leroy, peintre né à Tourcoing en 1910 et membre du groupe de Roubaix, le personnage ne surgit pas au premier regard. Il faut prendre son temps pour que la forme se dévoile. C’est le même processus en écriture pour faire éclore un personnage. Comme le regard, l’écriture mène l’enquête. L’auteur fait connaissance petit à petit avec ses personnages, il en explore les contours au fil du texte.
Parce qu’il existe beaucoup d’analogies entre la peinture et l’écriture, que les œuvres d’art peuvent être un puissant ferment pour écrire, j’ai eu envie de proposer un cycle d’ateliers pour les faire dialoguer, se rencontrer, s’entrechoquer.
Camille Berta
Portrait of mother III de David Hockney : https://www.tate.org.uk/art/artworks/hockney-portrait-of-mother-iii-p20119
Autoportrait d’Eugène Leroy : https://www.musee-lam.fr/fr/autoportrait-2
Atelier : https://www.aleph-ecriture.fr/atelier/carnets-dart/