Jazz
Ma langue est un continent dérobé
Rugueuse elle frétille s’enhardit S’enflamme
Se propage t’enlace t’estourbit
Brouille les pistes se retire te flaire nous cajole
Se délie jazz claque Te recouvre
Exige la saturation
nous porte aux au-delà des baïnes et des courants d’eaux
Elle ne sait pas ma langue éprise de qui de quoi
Arpente tes sols
Soulève les cartes et les terrains
Tout en muscles d’ondulations
Ma langue cherche une plage sous l’horizon
A l’usage des jeux et nuits de sable
Ma langue à la tienne relie ses cordons
Encore faut-il
Que nos deux langues attrapent la mesure
d’où les francs-parlers surgissent
Car rien n’est plus loin qu’un jour sans toi
Quand nos langues démises
Couvent une graine de non recevoir
Monstres à la fête
Laissent déborder nos rêves
Nos langues sèches détournent ce qu’il reste à faire
Sans avoir appris
Nous parlons toutes les langues
Portées par d’étranges fabulations
De fossiles à dissidents voyageurs
Nous assaisonnons les mortes et les vivantes
Et langues bandantes
Nous embrasons tous les rouages et les reflets du monde