Un premier roman « Ce n’est pas un baiser », écrit sous l’impulsion d’un atelier d’écriture

Nous avons rencontré C. Jonaka à l’occasion de la sortie de son premier roman « Ce n’est pas un baiser ». C’est durant le confinement d’avril 2019, lors d’un atelier d’écriture en ligne avec Marianne Jaeglé « Ecrire son roman » que son projet a pris forme. Son livre est sorti en juin 2022 aux Éditions du Loir.

L’Inventoire : Après deux ans d’atelier roman avec Marianne Jaeglé, votre roman va bientôt paraître aux éditions du Loir. Tout d’abord, toutes nos félicitations ! Pourquoi vous être inscrite à un atelier d’écriture ?

C. Jonaka : J’écrivais des billets de blog et des nouvelles depuis plusieurs années, et quand j’ai voulu me lancer dans un projet plus ambitieux – l’écriture d’un roman –, je me suis vite rendu compte que c’était un travail de longue haleine et qu’il ne suffisait pas d’attendre que l’inspiration me tombe dessus. J’ai compris que j’avais besoin de conseils de professionnels et d’une méthode pour avancer.

Comment avez-vous connu Aleph-Écriture ?

En parcourant les formations pour les artistes auteurs sur le site de l’Afdas, je suis tombée sur vos ateliers, qui semblaient correspondre exactement à ce que je cherchais : petit groupe et construction d’un projet sur un an. Et le planning des cours (un samedi par mois) me permettait de travailler en parallèle sur mes missions de graphiste freelance.

Aviez-vous un projet d’écriture avant de suivre ce cycle de deux ans de formation ?

Oui, j’avais un roman en cours, mais je n’arrivais pas à m’en dépêtrer. Alors j’ai préféré repartir de zéro sur un nouveau texte, au lieu de tenter de rafistoler une histoire bancale.

Marianne Jaeglé est une formatrice incroyable, qui sait conseiller sans jamais imposer de direction, en préservant la singularité de chaque histoire

Que vous a apporté cet atelier ?

Beaucoup de choses positives. D’abord des rencontres : Marianne Jaeglé, qui est une formatrice incroyable, bienveillante, qui sait conseiller sans jamais imposer de direction, en préservant la singularité de chaque histoire. Puis mes compagnons d’écriture, avec qui nous avions des échanges riches sur nos textes respectifs. De vrais liens se sont tissés entre nous et ça a été une belle surprise.

J’ai aussi trouvé une méthode de travail, une routine quotidienne que j’applique en essayant de mettre de côté mes doutes et ma tendance à la procrastination. Je pense que je suis maintenant plus rapide et organisée dans toutes les étapes de la création d’un roman.

Avant je travaillais seule face à mon écran et je pouvais perdre beaucoup de temps quand je bloquais sur un passage. Avec l’atelier, il y avait une émulation de groupe.

Quel a été l’impact des retours des autres participants ? Est-ce motivant d’avoir l’œil et l’écoute d’une petite communauté d’auteurs ?

Le retour de mes compagnons d’écriture a été primordial. Avant je travaillais seule face à mon écran et je pouvais perdre beaucoup de temps quand je bloquais sur un passage. Avec l’atelier, il y avait une émulation de groupe. Chacun proposait des idées ou donnait son avis. Et il y avait toujours une suggestion qui se démarquait plus particulièrement et permettait de franchir un obstacle. Nous venions tous de milieux différents : Bandes dessinées, scénarios de séries, théâtre, romans jeunesse, photographie ou traduction… Et ce mélange fonctionnait très bien, c’était stimulant !

Avez-vous été surprise de la rapidité de l’avancement de votre projet, et y avez-vous dédié beaucoup de temps personnel ?

J’ai l’impression que le processus n’a pas été si rapide. Pendant des mois, j’y ai consacré tout mon temps libre. Il y a eu plusieurs versions, je me suis énormément relue et ça a été compliqué de savoir quand mettre un point final à cette histoire, quand lâcher mon manuscrit et arrêter de tergiverser sur l’emplacement de la moindre virgule. Pour les romans suivants, j’ai bon espoir d’aller plus vite.

Comment Marianne Jaeglé vous a-t-elle accompagnée dans votre projet, jusqu’à la publication ?

Même en dehors des ateliers où elle guidait chaque participant, Marianne était très à l’écoute. Les derniers cours, elle nous a conseillés sur la rédaction de nos lettres aux éditeurs, et par la suite elle a toujours été disponible quand j’avais une question ou une incertitude.

Comment avez-vous trouvé votre éditeur ?

C’était une période compliquée avec le Covid. Plusieurs éditeurs avaient fait savoir qu’ils n’acceptaient plus de manuscrits. J’ai donc cherché en librairie et sur internet des romans qui se rapprochaient du mien et j’ai noté toutes les maisons d’édition susceptibles d’être intéressées. C’est ainsi que j’ai découvert les Éditions du Loir.

Parlez-nous de votre roman. Quelle en est l’histoire ?

C’est une comédie romantique. L’histoire d’une jeune femme qui approche de la quarantaine et cherche à fonder une famille. Et quand vient enfin la demande en mariage tant désirée, elle hésite entre deux voies. L’une qui paraît toute balisée et l’autre, plus aventureuse.

Vous avez tout de suite su comment le livre se structurerait et avez fait un plan ?

J’adore les plans, j’en ai besoin, j’ai besoin de structurer mes récits. Je ne peux pas me lancer dans une histoire sans savoir où je vais. Mais ce n’est pas pour autant que mon plan ne change pas en cours de route. Cette histoire a évolué, en fonction de la psychologie des personnages. Parfois je me suis laissée porter par eux, mais j’avais déjà établi les grandes étapes de ma narration.

Quel est le personnage que vous préférez dans votre roman et pourquoi ?

Joker ! J’aurais du mal à choisir, je me suis attachée à chacun d’eux, même les moins sympathiques. Quand on veut créer un personnage qui se tient, il faut comprendre son histoire, sa logique, ses sentiments et ses faiblesses, pour que ses réactions soient crédibles. Et à force de vivre avec une dizaine de personnes dans ma tête, je me sens connectée à elles. Et je me sens aussi parfois un peu schizophrène.

Quels sont vos auteurs préférés ?

J’aime quand il y a une belle écriture, presque poétique, et que le style est non dénué d’humour. Les auteurs qui me viennent à l’esprit : Boris Vian, John Irving, Delphine De Vigan, Joël Egloff, Marie Vareille, et Terry Pratchett pour son imagination foisonnante.

DP

Republication de l’article paru en juin 2022

Prochaine formation Aleph-Écriture : « Ecrire un roman » (financée par l’Afdas). Animée par Marianne Jaeglé le prochain cycle aura lieu du 20 janvier au 4 mai 2024

Écrivain et animatrice, Marianne Jaeglé est agrégée de lettres modernes, auteure de Vincent qu’on assassine (Gallimard), mais aussi de Ecrire de la page blanche à la publication (Scrinéo éditions), du film documentaire Tu veux écrire réalisé par Jean-Luc Cesco, elle est passionnée par les questions de création.