« Sans bruit », Caroline Tournay

Sans bruit

 

Dans le drap noir de la nuit, je vais

sans bruit, seule,

la lune, petit linceul

je cherche mon enfant,

Où est mon Aurélie, mon bel Oiseau de nuit ?

 

Je m’amuse au fond du champ, happée par la fête

ici, super Rave, une mini-lune à avaler et délire assuré,

Je deviens l’inconnue d’un inconnu, je peux

rêver qu’enfin la nuit détruise ce que je suis, ce que je fuis

 

Où est ?

Laisse-moi danser aux sons libres des noctambules Electro, Hardcore, Urban, House, Transe, Acid, loin des zombis, défoncés au métro-boulot-dodo, loin de toi, maman, en plein délit, je revis

 

Où est mon Aurélie ?

Rythmique tachycardie, je transe à fond navigue sur le tsunami de l’ecstasy

Regarde moi : toute atomique je plane en étoile dans le champ électromagnétique de l’Univers

 

Où est mon Aurélie, mon bel oiseau ?

 

Là, dans le drap noir sans fond je sombre

engloutie de nuit,

Je hurle, Tu sais, l’Abîme, cet affamé,

nous happe, et

la nuit, ogresse, parfois nous avale Autant en rire

 

Où est mon Aurélie, mon bel oiseau de nuit ?

 

J’espérais voir l’aurore, le bout de la nuit m’a kidnappée, ne sois pas triste

Je fuyais les trous noirs de mes jours je chercherai le soleil dans mes nuits.

 

Dans le drap noir de la nuit je la retrouve, seule,

la lune, petit linceul.