« Eau », Thierry Baudin

Eau

Assis reste assis ne regarde pas tes yeux vont mourir

Il y a un arbre là-bas dans les brumes de tes rues tristes

Il a ses racines dans tes poumons ton cœur qui respirent

Je dis ne prolonge pas tes larmes dans les ondes qui brillent

L’eau n’a pas de passé ce n’est que ton présent sans rire

 

Tout au long du chemin de halage les oiseaux s’étirent

Ils restent silencieux comme de vrais nuages gris et petits

Tu ronges ton âme morte sur ce bord qui est ton seul ami

Je te vois dos à l’appareil tes yeux gris tes iris

Je garde le silence je sais oui je sais ce qui t’arrive

 

Tu enfonces tes ongles rouges dans les précipices les abymes

Tu hurles avec les images qui se faufilent comme des îles

Tu tentes de rester assis mais le vent le vent maudit

Assis reste assis ne regarde pas tes yeux vont mourir

Oui je prie derrière le matériel j’éloigne mon esprit

 

Je sens que je perds la vie ma vie comme ta belle ta vie

Les gros nuages arrivent je les entends au loin qui pépient

Tu n’as pas bougé tes fines épaules se sont accroupies

Il faut en finir tuer ces jours infinis sans limite

Il ne restera que cette photo postée dans ta nuit

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