Que proposent les communautés de lecteurs sur le net?

Votre manuscrit est achevé, vous avez besoin d’avis sur votre travail d’écriture ? Trouver des bêta-lecteurs n’est pas toujours aisé mais depuis quelques années, les auteurs disposent d’un nouvel outil : les communautés de lecteurs.

 Qu’est-ce qu’une communauté de lecteurs ?

Les communautés de lecteurs web abritent des passionnés de littérature. Ils publient leur avis, notent, commentent, citent des extraits des ouvrages qu’ils ont aimés. Les internautes se créent un profil sur ces sites afin de construire leur bibliothèque virtuelle dont ils peuvent commenter chaque titre. Les communautés favorisent les échanges entre lecteurs. À partir des similitudes de contenu entre les bibliothèques d’internautes,de nouvelles lectures sont suggérées. Les férus de littérature y échangent autour de la lecture sur des forums, participent à des challenges de lecture et répondent à des quiz. Les lecteurs y donnent leur avis sur des livres qu’ils ont lus, leurs lectures en cours et constituent leur PAL (Pile à Lire).

A quoi servent les communautés de lecteurs ?

Ces sites, réseaux sociaux ou forums, ont un double emploi, ils sont utiles aux lecteurs et aux auteurs. Mais ces communautés sont également l’occasion pour les internautes de trouver des informations et avis sur des ouvrages dont il est peu question dans les médias. Par exemple des titres auto-édités, généralement boudés  par la presse ou certains livres parus chez des éditeurs traditionnels dont la diffusion est quasi-confidentielle.

Ces communautés sont donc très prisées pour effectuer la promotion en ligne de nouveaux titres. 68 000 livres ont été commercialisés en 2016 (source : Livres Hebdo/electre.com). Difficile d’obtenir pour chaque titre un article dans la presse papier ou en ligne ! Ces communautés se révèlent alors très utiles. Les auteurs auto-édités le savent, ces sites permettent d’assurer de la visibilité à un livre, notamment aux titres de niche.

Internautes étudiants, ou journalistes, ou amoureux de la littérature ou simplement curieux vont, en tapant dans un moteur de recherche, trouver ainsi des informations sur des livres dont il a été très peu question.

Des exemples de communautés de lecteurs

De nombreuses communautés existent : Babelio, Blablalivre, Booknode, Co-lecteurs, Cocyclics, L’agora des livres, Lecteurs.com, Libfly, Livraddict, Wattpad, etc.

Elles présentent de nombreuses similitudes dans leur offre et leur fonctionnement, nous nous sommes donc concentrés sur les principaux acteurs.

Avec ses 470 000 membres, Babelio est la première communauté de lecteurs en France. Son offre est la plus complète et sa bibliothèque virtuelle est gigantesque. Le lecteur se voit proposer des profils qui ont les mêmes goûts littéraires que lui. Il est donc judicieux pour un auteur que son livre y soit référencé.
Babelio travaille également avec les éditeurs sur le principe un livre en échange d’une critique. Les lecteurs sont donc ravis de recevoir gratuitement un ouvrage et les éditeurs d’obtenir des critiques en ligne.

Goodread, racheté par Amazon en 2013, possède la plus importante communauté. En 2017, elle abrite 55 millions de membres et 1,5 billions de livres y sont référencés. Il n’existe pas de données disponibles sur la taille de sa communauté francophone mais son fonctionnement est similaire à celui de Babelio.

Goodread est très apprécié par les auteurs s’autopubliant sur Amazon KDP qui peuvent échanger avec les lecteurs mais également avec d’autres auteurs. Son interface, essentiellement en anglais, peut être un frein.

Utilisable depuis un smartphone, Wattpad est la deuxième plus grande communauté au monde de lecteurs et d’écrivains. Le site canadien compte plus de 45 millions de d’utilisateurs à travers le monde. La communauté francophone s’élève à 10 millions d’utilisateurs, dont 2,3 millions d’auteurs et 9,8 millions d’histoires en langue française. L’approche est différente puisque l’auteur y publie directement son texte (gratuitement), chapitre après chapitre. Les lecteurs viennent commenter au fur et à mesure des publications. Un auteur obtenant un grand nombre de lecteurs s’assure une certaine notoriété. Ce fut le cas d’Anna Todd avec After qui avait conquis plusieurs dizaines de millions d’Internautes avant qu’un éditeur lui propose un contrat.

Précisons cependant qu’avoir de nombreux lecteurs est bon pour l’ego mais que l’important reste la qualité des retours : elle n’est pas toujours au rendez-vous sur ce site où les commentaires sont souvent laconiques et peu argumentés.

La communauté de CoCyclics propose une autre approche. Le site est spécialisé dans la bêta-lecture des ouvrages de SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique). Il met en relation des auteurs et des lecteurs. Il est donc utile pour une lecture critique d’un manuscrit mais pas pour obtenir une critique sur un ouvrage paru.

Qu’elles soient l’occasion d’échanger autour d’une passion ou l’occasion pour vous auteur de trouver de potentiels lecteurs, ces communautés sont une mine d’information. Néanmoins, pour l’auteur ou le lecteur, ou l’auteur-lecteur, il  est difficile d’être présent dans toutes ses communautés. Les internautes en testent plusieurs avant de choisir celle qui leur convient le mieux. Les avis sur les communautés montrent à quel point ce choix reste subjectif.

Par Nathalie Hegron

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