C’est le printemps: relire « Vrouz » de Valérie Rouzeau

Par Marie Haloux
Valérie Rouzeau publie, principalement, de la poésie. Son dernier livre Sens Averse, Gallimard, table ronde ( 2018) vient de paraître. Elle traduit aussi l’oeuvre de Sylvia Plath.
Inspirée de mots et du quotidien, Valérie Rouzeau trouve sa veine d’écriture en composant des textes avec ceux des écrivains du présent ou du passé. Et parfois, elle utilise des slogans publicitaires, du marketing.

 

VROUZ donne à voir les échos, les fragments des poésies ou de textes connus.

Cet ouvrage s’ouvre par « Bonne qu’à ça ou rien ». Ce sont les mots de Beckett répondant à la question : pourquoi êtes-vous écrivain? « Je ne suis bon qu’à ça ».

Ou bien encore: « Je dévalue je ne sais plus

Placer un pied près de mon coeur… » ( p.36) , clin d’oeil à Ma Bohème d’Arthur Rimbaud.

Autre trace de transformation:

…. Message SNCF connu:

 » Avant de descendre assurez-vous

De ne rien oublier

Un agréable voyage une bonne journée

Nous vous prions

De bien vouloir nous excuser

Pourla chaîne occasionnée

votre chef d’abord

Personnel au bout de quai

Etiqueté qui t’es quitté

Abandonné suspect

Bien vouloir noous signaler

Tout objet qui paraîtrait

Nous vous remercions

De votre incompréhension ».

Ce poème clôt le livre, p.161

Emprunter et braconner les mots. Inscrire  le texte dans une filiation, une bonne façon de basculer dans le printemps que de s’amuser à écrire à partir de VROUZ de Valérie Rouzeau. Un poème, des poèmes, mille poèmes ?

M.H.

Marie Haloux est animatrice d’ateliers d’écriture avec des étudiant,e,s, des participant,e,s (centre culturel, bibliothèque, librairie). Elle anime également à Aleph-Écriture.

Favoriser l’écriture autonome fait partie des orientations données à la création des propositions d’écriture. Écriture d’articles dans la revue du Sociographe; Dix enfances d’écrivaines en Champagne-Ardenne (Pythagore) et de poésie. 

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