Les aventuriers des mers de Sindbad à Marco Polo

Voyagez, le temps d’une exposition à l’Institut du Monde Arabe
Pourquoi aimons-tant les récits de voyages, les récits d’aventuriers ou la poésie des anciennes cartes géographiques ? Pour comprendre cette passion, il est encore temps, pour quelques semaines encore, d’aller à l’Institut du monde arabe (IMA) visiter l’exposition « Les aventuriers des mers de Sindbad à Marco Polo »… et rêver à vos futurs récits de voyages...

 

Mappemonde, vers 1450. Fac-similé. Biblioteca Nazionale Marciana, Venise, Italie. © 2016. Photo Scala, Florence

 

 

 

Il fut un temps où tout restait à découvrir. L’homme n’avait pas encore fait le tour du monde.

Il fut un temps où les cartes géographiques étaient établies à partir de l’expérience des navigateurs. Elles reflétaient, avec fantaisie, une connaissance du monde très limité.

Il fut un temps où la navigation était le seul moyen d’aller explorer les contrées lointaines.

Il fut un temps où des aventuriers-marchands (ou marchands-aventuriers ?) partaient à la recherche d’une nouvelle route des épices et autres denrées rares à commercer.

Il fut un temps où on embarquait à bord d’un navire, sans savoir quand et si on allait revenir.

Il fut un temps où pirates, tempêtes et maladies faisaient partie du voyage.

Il fut un temps où le livre était la seule source d’information dont disposait l’homme sur les contrées lointaines…

C’est précisément en ce temps-là que nous transporte l’IMA, nous qui sommes saturés d’informations et habitués à interroger Internet pour trouver Bassorah sur une carte, quand est né Vasco de Gama, ou bien l’époque où fut rédigé le Traité de géographie de Ptolémée.

La Tabula Rogeriana (Livre de Roger), Al-Idrîsî, vers 1840, © Bibliothèque Nationale de France – Paris

L’exposition débute par une double révélation sur le héros de notre enfance, Sindbad. L’aventurier n’était pas marin mais un marchand et Shéhérazade dans les Milles et Une nuits n’invente rien, elle reprend un conte persan antérieur. Evidemment, pour nous l’essentiel et que tout cela reste de la littérature.

Durant toute l’exposition, on voyage en compagnie d’aventuriers mythiques.

Marco Polo, passa vingt-cinq-ans en Asie et exagère un peu la réalité dans Devisement du monde, également appelé le Livre des merveilles. Qu’importe, son livre connu un grand succès et les richesses qu’il décrit motivèrent de nombreux voyageurs. Selon la légende, Vasco de Gama ne se séparait jamais de ce manuscrit.

Pline l’ancien nous narre l’attrait des méditerranéens pour les épices et matériaux précieux de l’Océan indien.

L’exposition est également l’occasion de découvrir Zengh Hé, un mongol très célèbre en Chine. Il partit au 14e siècle à la découverte de l’Occident sur des navires de 60 mètres de long. Son récit va à l’encontre de l’image d’un Empire du milieu totalement fermé.

Les cartes maritimes et géographiques de ces époques présentées ici sont de véritables récits de voyages. Elles traduisent la perception du monde à un moment T. Au 12e siècle, le géographe Al-Idrîsî, établit une carte du monde où figurent les particularités des habitants des principales villes : physionomie, religion, coutume, langue, etc

Fra Mauro, moine vénitien du 15e siècle, réalise un planisphère où Océan Indien et partie Australe de l’Afrique, alors inexplorés par les européens, sont présents.

Le visiteur sort de l’exposition enchanté par les prouesses de ces aventuriers. Il demeure néanmoins perplexe.

Le 20e siècle a encore connu des écrivains voyageurs. Pour l’Asie, citons Nicolas Bouvier, Alexandra DavidNéel ou Henri Michaux à sa façon ; Henry de Monfreid pour l’Afrique ; Blaise Cendrars pour la Russie, etc.

Existe-t-il encore des pays ignorés, des cultures totalement inconnues ou des denrées insoupçonnées que des récits d’aventuriers pourraient nous faire découvrir ?

L’aventurier du 21e siècle, doit peut être s’inspirer du Voyage autour de ma chambre, écrit par Xavier de Maistre au 18e siècle qui explore son propre monde.

La véritable découverte aujourd’hui réside dans nos géographies intérieures qui sont des mondes inépuisables.

Si un voyage à travers vos Géographies intérieures vous tente, Aleph-Ecriture organise un atelier d’écriture sur le sujet. Il est animé par Aline Barbier et se déroulera du 17-21 juil. 2017 à Vienne. Découvrez également les stages carnets de voyage.

Vous pouvez visiter l’exposition : Aventuriers de la mer, de Sindbad à Marco Polo, à l’IMA jusqu’au 26 février 2017.

Nathalie Hégron

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