Vos textes à partir de « Charlotte » de David Foenkinos – Martine Dupupet ‪

index.5Cette semaine, voici sept textes, dont certains écrits en atelier, répondant à la consigne de Sylvie Néron-Bancel, à partir de « Charlotte », de David Foenkinos.  

Voici celui de Martine Dupupet. ‪

Tout en surface

Ce n’est pas elle qui a appelé, c’est moi !

Je n’avais plus de nouvelle.

Sophie est mon amie. Je l’attends.

Dans un petit bouchon Lyonnais,

Un cadre chaleureux,

Ses quenelles étouffantes et délicieuses…

Elle arrive, sourit, s’excuse. Je lui souris.

Elle est encore habillée déguisée.

Ses bouclettes rousses sont dans un mélange ordonné.

Elle semble fatiguée, mais ne le dira pas.

Son tic la reprend, elle hausse souvent une épaule.

Puis l’autre, tout en parlant.

Le lien qui nous rapproche semble présent.

Bavardes, intenses, curieuses, émues.

Un lien construit par le prolongement des années.

Pour patienter, j’avais commandé un verre de vin.

Elle commande le même et nos quenelles délicieuses.

Elle pose un petit paquet sur la table.

C’est pour toi !

Un pot de miel, une pochette brodée.

Toujours un petit souvenir de son dernier voyage.

Je la remercie, et commençons à nous raconter.

Un voyage sans accros, ses filles débrouillardes.

Un mari transparent, des amies formidables.

Nous dégustons …C’est bon !

A moi, mon stage de bridge en Turquie,

Ma fille que j’aime tant, un mari compliqué.

Nous sourions, nous savourons, nous partageons.

Puis nous demandons l’addition.

Je n’ai rien ramené de Turquie, je paie.

Sophie est gênée.

Je lui demande où nous allons ?

C’est un rite : restaurant, puis shopping.

La surface lisse semble se déchirer.
Elle ne répond pas, se lève.
Fait le passage pour mon fauteuil roulant.

Nous sortons.

Nous nous sourions.

Nous nous embrassons.

Me dit « Au revoir et merci ».

Je perce son embarras.

Mon fauteuil l’embarrasse.

Elle s’en va……comme tant d’autres !

Martine Dupupet

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