Écrire à partir de « Poèmes arrondis » jusqu’au 27 avril !

Cette semaine, Catherine Berthelard vous propose d’écrire à partir de « Poèmes arrondis. Petite fabrique de poésie au hasard des rues » de Olivier Demigné et Antoine Corbineau (Cheyne Editeur, 2018). Exercez-vous à collecter des mots dans la rue pour les transformer en poème !

À l’occasion du Printemps des poètes, nous commençons une série de podcasts pour faire entendre vos textes écrits dans le cadre de L’Inventoire. Pour ce 1er podcast, dix de vos textes feront l’objet d’une création sonore, 15 jours après leur envoi (sous réserve de votre consentement à les voir mis en voix dans ce cadre). Ces poèmes seront lus par des comédiens.

Si vous êtes déjà inscrit sur notre plateforme il vous suffit de vous connecter, sinon, vous pouvez utiliser ce lien et vous inscrire gratuitement : Bulletin d’inscription sur la plateforme de l’Inventoire. 

Prolongation de délai : vous pouvez poster vos textes (1000 signes maximum) sur Teams Inventoire jusqu’au 27 avril 2023 (en fichier PDF, interligne 1,5, caractère 12).

À partir du livre de Poèmes arrondis d’Olivier Demigné et d’Antoine Corbineau, Écrivez un poème avec des mots trouvés dans vos rues !

Catherine Berthelard, formatrice, et Jean-Marc Borgniet, réalisateur de podcasts, vous proposent d’écrire des poèmes de rue. Dix d’entre eux seront retenus pour être enregistrés. Ils donneront lieu à une création sonore proposée à l’écoute sur l’Inventoire à partir du 2 mai 2023.

Le livre 

Poèmes arrondis est un livre publié par Cheyne Editeur en 2018. Olivier Demigné, auteur de Un dîner rue Göring, et Antoine Corbineau, illustrateur de presse, sont les artisans de ce petit objet atypique, mêlant textes et dessins. Tous deux s’amusent à parcourir les rues des vingt arrondissements de Paris pour fabriquer à quatre mains un poème graphique par arrondissement.

Ensemble, ils flânent pour récolter les messages qui tapissent la ville : mots issus de publicités, d’affiches, de vitrines, tags… La ville est écrite de toute part et ce livre est le produit de la collecte de ces récits à inventer, tour à tour poétiques, réalistes, ironiques ou farfelus. De retour chez eux, les auteurs les assemblent pour devenir poème. Ce ne sont pas leurs mots, ni leurs langues, ni même leurs sonorités qui comptent mais plutôt l’irruption du réel. Comme les surréalistes, et Apollinaire aimaient à le faire, c’est l’invention d’une poésie moderne, née au hasard des rues, des mots et des conversations

Extrait :

Nous croyons en la beauté durable

Rajeunir à la vitesse de la lumière

Centre de résultat

esthétiques visibles

Traitement des graisses localisées,

Cellulite, relâchement cutané

Le nouveau

ultragloss

repulpant


Extrait du début d’un poème de Guillaume Apollinaire (qui construit un récit à partir d’éléments observés) 

Lundi rue Christine (Guillaume Apollinaire)

Des piles de soucoupes des fleurs un calendrier
Pim pam pim
Je dois fiche près de 300 francs à ma probloque
Je préférerais me couper le parfaitement que de les lui donner

Je partirai à 20 h. 27
Six glaces s’y dévisagent toujours
Je crois que nous allons nous embrouiller encore davantage (…)


Proposition d’écriture

Sortez pour flâner dans votre rue ou votre quartier (environ une demi-heure) et, au cours de votre promenade, stylo et carnet en main, récoltez les mots inscrits que la ville vous offre …. rentrez chez vous ou bien arrêtez-vous sur un banc ou encore à une terrasse de café et écrivez un poème avec les mots récoltés.

Ils sont nombreux sur les boutiques, les enseignes, les affiches, les tags, les publicités, les panneaux routiers, les vitrines… Regardez les avec l’œil du poète et faites votre cueillette : un mot isolé trône dans une vitrine ou s’affiche sur un mur, un groupe de mots, un morceau de slogan sur une affiche. Tous les genres sont les bienvenus : du mot le plus quotidien, au plus utilitaire, jusqu’au plus poétique ou au plus farfelu. Une belle moisson est nécessaire pour vous transformer ensuite en poète de rue.

La règle du jeu est simple mais exigeante. Vous devez écrire ce poème en utilisant le plus de mots et groupes de mots récoltés. Vous n’avez le droit que d’ajouter 10 mots à ceux que le hasard a mis sur votre route.

Pour écrire, je vous propose quelques règles :

  • Votre poème ne dépassera pas 1000 signes (environ 25 lignes ou 25 vers)
  • Le titre de votre poème sera le nom de la rue ou le nom du quartier
  • Parmi les mots récoltés, vous choisissez un mot ou un groupe de mots que vous répétez et que vous utilisez comme un refrain et puis à un certain moment vous le modifiez quelque peu (répétition/variation).

Je vous donne quelques pistes pour vous amuser avec cette contrainte de répétition et de variation. Vous pouvez utiliser :

  • L’anaphore (répétition d’un mot ou d’un groupe de mots en début de phrase ou de vers)
  • L’épiphore (répétition d’un mot ou d’un groupe de mots en fin de phrase ou de vers)
  • Combiner les deux : anaphore et épiphore
  • Répéter un mot à l’identique (les homonymes chers à Robert Desnos)
  • Jouer des allitérations (répétition de consonnes) ou des assonances (répétition de voyelles)
  • Répéter et varier : les temps, les pronoms pour les verbes ; les déterminants, les genres pour les noms (Pour autant merci de ne pas utiliser les noms de personnalités publiques).

Il ne s’agit pas de chercher les rimes (sauf si elles s’imposent) mais de vous amuser avec les sonorités.

La poésie sert à changer son propre regard sur le monde disent les surréalistes, alors ne vous en privez pas ! Soyez différent, assemblez en osant votre propre voix. Osez vous engager dans cette vision éphémère et personnelle, puisque demain d’autres mots auront recouvert la ville !

À vous de jouer, l’aventure du poème est au coin de la rue !