« Les papillons sont plus forts que les hommes » de Céline Boksebeld

Céline Boksebeld a publié son premier roman « Les papillons sont plus forts que les hommes » le 7 décembre 2021 sur la plateforme bookelis. Hachette en assure la diffusion depuis janvier 2022. Le déclic de l’écriture s’est produit au moment où elle a suivi le Module 2 d’écriture à Aleph (s’approprier les techniques de bases du récit), à Lyon. Lauréate du Prix de la nouvelle 2021, Aleph-L’Inventoire, Sylvie Neron-Bancel, l’a interrogée sur la genèse de son livre et son envie d’animer à son tour des ateliers d’écriture.

Sylvie Neron-Bancel : L’idée de vous inscrire à un atelier d’écriture à Lyon était-elle ancienne ?

Céline Boksebeld : L’idée était en moi depuis longtemps mais la démarche a été difficile à mettre en œuvre pour des raisons de temps et également par crainte de ne pas avoir ma place dans ce type d’atelier.

Comment est né ce premier roman, « Les papillons sont plus forts que les hommes »Céline Boksebeld ? 

J’ai suivi tous les modules de la formation générale à l’écriture, à Lyon. Mais c’est au cours du Module 2, S’Approprier les techniques de base du récit, que j’ai commencé à écrire les premières pages.  C’est  là, où j’ai inventé mes personnages, Constance,  Paul, son mari chirurgien,  et Camille leur fille, adolescente, là où j’ai imaginé à partir d’une proposition d’écriture sur les objets, la caisse de vinyles.   Là où j’ai conçu comment cette simple caisse de vinyles, laissée en héritage par son amie d’enfance,  allait  faire voler en éclat cette vie de famille en apparence paisible.

Chaque proposition d’écriture et la liberté qui l’accompagne ont agi comme un catalyseur de création.

C’est aussi l’accompagnement bienveillant et rigoureux des formatrices, qui m’a permis de prendre confiance en moi,  parfois de me surprendre en tant qu’autrice. J’ai pu prendre des chemins inattendus et des risques dont je ne me serais pas imaginée capable. J’ai pu travailler le style et la cohérence. Mon écriture y a indéniablement évolué.

Et ensuite, comment avez-vous continué ?

J’ai continué seule en adaptant mes moments d’écriture au temps dont je disposais. Je suis partie des personnages puis j’ai déroulé une histoire. Je savais dès le début quel en serait le dénouement. Je le souhaitais inattendu. Le dernier chapitre du roman fait partie des tous premiers que j’ai écrits. J’ai écrit ensuite les différentes scènes dans le désordre, jonglant avec mon imaginaire qui parfois m’emmenait trop loin mais j’avais le souci de la cohérence de l’histoire.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

Il m’a été difficile de retravailler certaines scènes ou tout simplement d’y renoncer. Il a également été compliqué de savoir à quel moment le roman était terminé. Pour l’auteur, ce n’est jamais fini et toujours perfectible. Un doute persiste sur le choix d’un mot, la place d’une virgule, la sonorité d’une phrase. Un sentiment d’inachevé subsiste quel que soit le moment où l’on appose le point final.

Qu’a changé la publication de ce livre ?

Cette publication me permet de recueillir des avis et ressentis de lecteurs qui me sont totalement inconnus. Lorsque ceux-ci m’écrivent pour me dire qu’ils ont été happés par l’histoire, c’est une incroyable récompense.

C’est aussi une seconde vie offerte à ce livre. Ce qu’il devient m’échappe. Il sera lu ou feuilleté par des yeux et des mains inconnus, déposés dans des lieux où je ne me suis jamais rendue. J’ai voyagé dans mes mondes, en l’écrivant. Il poursuit désormais ce voyage sans moi.

Et, bien entendu, cette publication conforte mon envie d’écrire.

Vous travaillez en ce moment sur un second  roman ?

Je me suis effectivement lancée dans l’écriture d’un deuxième roman. Je profite du cadre des ateliers d’écriture auxquels je continue de participer. Les échéances des séances et la dynamique du groupe sont deux éléments moteurs pour moi.

Vous avez choisi de vous réorienter dans votre vie professionnelle, vous suivez en ce moment la formation  à l’animation d’atelier d’écriture?

La participation aux ateliers a agi comme un révélateur, pas simplement dans mon rapport à l’écriture. J’ai beaucoup apprécié de recevoir les textes des autres participants, de les accompagner dans leur évolution. L’idée de me professionnaliser pour animer, à mon tour, des ateliers d’écriture a germé au fil de mes expériences pour s’imposer comme une voie professionnelle qui me conviendrait parfaitement.

Cette formation est dense et passionnante. Elle permet l’entrecroisement de regards multiples, celui d’auteur, de formateur et de lecteur.

Où peut-on se procurer ce livre ?

Mon roman Les papillons sont plus forts que les hommes, est disponible dans toutes les librairies ou en ligne.

SNB

Céline Boksebeld est infirmière puéricultrice de formation, elle vit en région lyonnaise. Elle a été directrice de crèche pendant plus de vingt ans. Elle a ensuite choisi de modifier radicalement sa trajectoire professionnelle.

Elle a mis sa passion, la littérature et sa créativité au centre de sa vie professionnelle.

Lorsqu’elle n’écrit pas elle partage son temps entre l’animation d’ateliers d’écriture et la responsabilité d’une bibliothèque.

Sylvie Neron-Bancel est a été enseignante puis chargée de relations presse en agence. Depuis 2012, elle conduit des formations à l’écriture littéraire pour Aleph, des stages Écrire en marchant, Carnets de bord de mer. Elle aime trouver les pépites dans les textes d’écrivants, encourager, accompagner chacun à aller au bout de son désir d’écrire et transmettre son histoire. Ses auteurs pour parler du style et faire découvrir comment ils s’y prennent : Laurent Mauvignier, Annie Ernaux, Jeanne Benameur, Sophie Divry, Charles Juliet, Maylis de Kerangal, Marguerite Duras, Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint, Cécile Coulon, etc. et bien d’autres qui l’attendent sur sa table de nuit.

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