« Portraits de groupe » : découvrir la littérature américaine par l’écriture les 2 et 3 mars 2024

Le roman américain parcourt la nature, l’espace, la frontière, interroge la violence, l’identité, la différence. Un cycle passionnant sur 4 week-ends, imaginé par Camille Berta et Valérie Mello pour découvrir la littérature américaine par l’écriture. Chaque stage part à l’aventure d’une thématique, et pour ce dernier week-end : « Portraits de groupe » !

L’Inventoire : Est-ce un voyage au cœur d’une littérature qui n’a pas abandonné le récit collectif du monde ? (Héritière de Stendhal, Balzac ou Tolstoï) ?

C’est vrai qu’il y a de nombreuses correspondances entre la littérature américaine et la littérature européenne. En explorant les textes des auteurs américains, on peut se décentrer. Sortir d’un univers connu permet d’ouvrir notre espace mental et de changer de registre. Pour ma part, j’ai commencé mon voyage littéraire avec des auteurs de la côte Est comme Philip Roth et Paul Auster. Et puis, je me suis embarquée sur la route avec Kerouac. Mais pour défricher ce territoire vaste et complexe, il faut écouter d’autres voix, celles des Amérindiens que font entendre Jim Harrison ou Louise Erdrich. Et c’est aussi en lisant des auteurs qui ne sont pas nés aux Etats Unis, mais qui sont considérés comme des auteurs Américains, comme Chimamanda Ngozie Adichie ou Jamaica Kincaid, qu’on peut poser un regard singulier et multiple sur l’Amérique, mais aussi sur le monde.

« Amener les participants à placer la nature au cœur de leur écriture »

Vous proposez un voyage au coeur de l’histoire américaine « Ces gens, ici, veulent que je raconte mon histoire. Ils disent que je ne peux comprendre où je vais si je ne comprends pas où j’étais avant. » Richard Wagamasee. Quel est votre propre rapport à l’Amérique, et que gardez-vous de vos séjours là-bas ?

Rio Vista, Delta Saratoga, 2022 (D. Petres)

J’ai gardé le son des Red Hot Chili Peppers, de Bob Dylan, de Neil Young et de Nina Simone ; les couleurs et les rythmes de Sol Lewit qui envahissent l’espace, les histoires que racontent Jean-Michel Basquiat et Shepard Fairey, le regard que Georgia O’ Keefe pose sur le monde.

J’ai gardé le plaisir de parler et d’entendre une autre langue que la mienne, j’anime d’ailleurs des ateliers d’écriture à distance pour des Américains. Quelle joie d’évoquer avec eux les correspondances et différences entre la langue et la culture françaises et américaines.

J’ai gardé la revigorante National Public Radio (aux Etats Unis, NPA n’est pas l’acronyme d’un parti politique !), la profondeur des forêts de séquoias, et l’envahissante odeur de la cannelle.

J’ai gardé l’intérêt pour l’ailleurs et l’envie aussi de déconstruire les représentations habituelles qu’on peut avoir de l’Amérique et des Américains.

DP

Camille Berta a vécu quelques années en Californie. Elle a aimé découvrir les grands espaces de l’ouest américain, ses forêts millénaires et ses déserts arides, mais aussi jouer avec une autre langue. Toutes ses formations ici.

Avec Valérie Mello, elle a conçu un cycle d’ateliers pour écrire en compagnie d’auteurs Américains : La Traversée de l’Amérique. 

 

Vignette de couverture : Andrew Wyeth, 1960.