« Treize façons de voir » de Colum McCann, entre le roman et la nouvelle

D’origine Irlandaise, Colum McCann, cinquante-deux ans, vit à New York. Auteur de deux recueils de nouvelles et de huit romans, il a reçu de nombreux prix. J’ai une particulière affection pour Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Les Saisons de la nuit, ou La Rivière de l’exil.
Au-delà de son œuvre, j’éprouve une grande estime pour la formidable entreprise d’« empathie radicale » qu’a lancée l’auteur avec son association Narrative 4, qui encourage les gens à échanger leurs histoires en les écrivant, pour se mettre à la place des autres et repousser les frontières qui les séparent.

Treize façons de voir est un ouvrage construit de façon particulière. Il s’agit à la fois d’un recueil de nouvelles et d’un roman. Le premier texte, qui atteint la taille respectable de 170 pages, pouvait d’ailleurs se suffire à lui-même.

Treize façons de voir nous confronte au caractère relatif des choses et des êtres. Chaque histoire nous raconte ce qui se passe, mais aussi ce qui aurait pu se passer.

Elle approche ainsi le mouvement de flux et de reflux qui porte le destin de chacun de nous. La compassion irrigue ces histoires qui se répondent les unes les autres. Colum McCann y aborde également, comme souvent, le thème de l’Irlandais en exil et celui des liens entre fiction et réalité. Il traite en outre des questions liées au point de vue : dans le texte qui donne son titre au recueil, treize courts chapitres font alterner le monologue intérieur d’un homme âgé, malade, et ce que filment des caméras de surveillance, au cours des derniers instants qui précèdent son meurtre.

Que disent ces « façons de voir », forcément extérieures, de ce qu’éprouve réellement cet homme?

S.d-F. 

Solange de Fréminville conduit des ateliers d’écriture à Paris pour Aleph-Écriture, notamment des ateliers ouverts en librairie et le cycle « Écrire avec les auteurs contemporains ».

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