Le temps des maisons / Semaine 6 : Nadine Piccolo

En réponse à notre appel à écriture, » Et si moi, j’appelais », voici un texte et une photo de Nadine Piccolo

Et si moi j’appelais

L’appelais à souffrir

L’appelais à faire mal

Et si moi j’appelais

Sans attendre la lézarde

Celle qui va l’emporter

Si moi je t’appelais,

            Les mots me sont venus pour arrêter de fuir ce qui me fait si peur

            Pourtant c’est toi qui pars et c’est moi qui me plains

            Le monde est ainsi fait, celui qui va mourir est celui qui console

Si moi je t’appelais,

            D’un égarement profond qui semble une faiblesse

            Aurais-je à tes yeux plus d’orgueil que d’amour

            La vie est si curieuse de questionner sans cesse

Si moi je t’appelais,

            S’il n’était pas si tard

            Si l’aube

            Si le vent chaud du Sud

Si je t’avais appelé

            si je t’avais appelé

            mais j’entends qu’on me sonne

            où ai-je encore posé ce fichu téléphone